Une néoplasie intraépithéliale cervicale de grade 1 (CIN1) correspond à une lésion dont les couches basales comportent une désorganisation de l’architecture et des atypies cytologiques qui remontent jusqu’au tiers inférieur de l’épithélium. Elle est considérée comme une lésion précurseur du cancer du col même si ces lésions régressent spontanément dans plus de 60 % des cas dans les deux ans. Les problèmes engendrés par la prise en charge des CIN1 telle qu’elle a été définie par les dernières recommandations établies en 2002 sont le sur-traitement et la grande diversité des pratiques. De plus, la pertinence de nouveaux tests a depuis été étudiée dans cette situation. Pour établir ces nouvelles recommandations, la base Medline a été consultée essentiellement sur les références parues entre 2001 et mai 2007. Les publications ont été sélectionnées et classées selon le niveau de preuve (NP) pour répondre aux questions posées pour établir des niveaux de recommandations. La recommandation proposée concerne les patientes asymptomatiques, ayant un frottis ASC-US/LSIL et un CIN1 sur une biopsie cervicale.Un des problèmes en présence d’un CIN1 est de méconnaître une lésion plus sévère : de par la variabilité inter- et intraobservateur, d’une part, et de par le fait qu’une biopsie réalisée sous colposcopie n’est pas forcément représentative de la lésion la plus sévère du col utérin, d’autre part. Néanmoins, étant donné que la probabilité de cancer est extrêmement faible, une conisation n’est pas nécessaire chez une patiente asymptomatique ayant un frottis LSIL/ASC-US en cas de CIN1 sur la biopsie, que la jonction soit entièrement visualisée ou non (NP3). Les données de la littérature ne permettent pas de recommander la réalisation d’un curetage endocervical, car sa rentabilité est faible d’une manière générale et inconnue dans le cas d’un CIN1 prouvé. Concernant l’histoire naturelle des CIN1, les études récentes, dont une sur plus de 1200 femmes et l’autre sur plus de 700 femmes, confirment que le taux de progression des CIN1 vers une lésion de CIN3 ou plus est de moins de 9 % dans les deux ans (NP2). Avoir un CIN1 est associé à un risque évolutif à peine plus important que celui des femmes ayant un frottis ASC-US/LSIL avec une colposcopie normale ou une biopsie négative (entre 8 et 13 % quel que soit le résultat de la colposcopie initiale) (NP2/3). La recommandation en cas de CIN1 est un suivi rigoureux. Une nouvelle colposcopie et un traitement sont nécessaires si les anomalies s’aggravent ou persistent (NP2).Les données des essais étudiant l’apport du test HPV en cas de CIN1 montrent que le test HPV a une sensibilité comparable aux frottis répétés avec une nécessité de nouvelle colposcopie moindre (NP3) pour détecter la survenue d’un CIN2 ou une lésion plus sévère. Elles permettent de définir les recommandations suivantes pour les modalités du suivi : si le contrôle à 12 mois (test HPV et/ou cytologie) est négatif, la patiente peut être suivie par un frottis annuel. En cas d’aggravation sur la cytologie, la colposcopie est nécessaire. En cas de test HPV positif et/ou de cytologie LSIL/ASC-US, un nouveau contrôle est nécessaire à 18 mois et un traitement adapté après colposcopie en cas de persistance ou aggravation.