ObjectifMalgré d’indiscutables progrès, la protection des adolescents lors des premiers rapports sexuels n’est pas parfaite. Les principaux risques en sont bien identifiés (infections sexuellement transmissibles [IST], grossesses non désirées, voire conséquences psychiques) et semblent majorés lors de relations sexuelles précoces. Cette étude épidémiologique analyse chez les filles les facteurs associés aux relations hétérosexuelles précoces (15 ans ou avant), considérées comme facteurs de risque pour les grossesses et les IST.Population et méthodesNos données proviennent de l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC)/OMS de 2002. Cette enquête anonyme par autoquestionnaire complété en classe porte sur la santé, les comportements de santé et leurs contextes chez les élèves de 11, 13 et 15 ans. Ces derniers avaient à répondre à des questions sur leur sexualité. En France, 1264 filles de 15 ans plus ou moins six mois ont répondu.RésultatsDeux cent vingt-quatre filles (17,7 %) ont déclaré avoir déjà eu des rapports sexuels dont 88,4 % ont utilisé le préservatif et/ou la pilule au dernier rapport. Selon les analyses multivariées réalisées sur 1159 filles, sept variables sont significativement et indépendamment associées à une fréquence supérieure d’expérience sexuelle précoce : famille recomposée ou monoparentale, ivresses répétées, consommation quotidienne de tabac, expérimentation du cannabis, sorties fréquentes le soir entre amis, appréciation plutôt négative de sa vie et ménarche à 12 ans ou moins.Discussion et conclusionL’identification des différents facteurs associés à la précocité des premières relations sexuelles devrait permettre aux professionnels une prise en charge plus ciblée et plus précoce de ces adolescentes particulièrement à risque.