Imagerie des lésions kystiques du pancréas de découverte fortuite.
Auteurs : Lewin M1, Hoeffel C, Azizi L, Lacombe C, Monnier-Cholley L, Raynal M, Arrivé L, Tubiana JMLes lésions kystiques du pancréas, dont la prévalence a été évaluée à 20 %, sont le plus souvent diagnostiquées en imagerie chez des patients asymptomatiques. Parmi ces lésions, les pseudokystes habituellement associés à un contexte de pancréatite doivent être éliminés en priorité. La caractérisation des tumeurs kystiques est plus difficile. Il est cependant essentiel de pouvoir orienter le diagnostic vers une lésion bénigne ou une lésion maligne. Le scanner multibarrettes et l'IRM permettent de caractériser ces lésions dans plus de 75 % des cas. Si la lésion reste indéterminée, on doit réaliser une échoendoscopie, avec ponction-aspiration et analyse biochimique en particulier pour le diagnostic de lésions muco-secrétantes (ronde à paroi épaisse prenant le contraste). Lorsque ces moyens d'imagerie n'ont pas permis de caractériser une lésion kystique du pancréas, on peut proposer une abstention thérapeutique avec surveillance du patient s'il s'agit d'un kyste de taille inférieure à 3 cm et, si sa morphologie est soit uniloculaire ronde à paroi fine ne prenant pas le contraste (kyste simple) soit à contour lobulé multiloculaire à paroi fine ne prenant pas le contraste (cystadénome séreux, TIPMP d'un canal secondaire isolée). Cette surveillance montre que la plupart des kystes évoluent peu dans le temps. La prise en charge thérapeutique doit donc considérer la durée de survie prévisible du patient sans aucune intervention comparée aux risques induits par l'exérèse chirurgicale (morbidité, mortalité, séquelles en fonction du geste envisagé).