Endophtalmie endogène à Candida secondaire à l’utilisation de la buprénorphine par voie intraveineuse
Auteurs : Hirsbein D, Attal P1, Gueudry J1, Guet I2, Brasseur G1, Vasseneix C1Objectif : Analyse des patients présentant une candidose oculaire secondaire à une toxicomanie intraveineuse par buprénorphine. Patients et méthode : Nous avons recensé, entre 1996 et 2005, tous les cas d'endophtalmie endogène fongique hospitalisés dans notre service. Tous les patients ont eu un prélèvement intraoculaire. Le traitement a consisté en l'association d'amphotéricine B par voie intra-vitréenne et de fluconazole par voie orale. Résultats : Nous avons inclus 7 hommes toxicomanes utilisant tous la buprénorphine par voie intraveineuse, présentant des signes typiques de candidose oculaire. La culture du prélèvement vitréen a mis en évidence 4 cas de candidose à Candida albicans et 1 cas à Candida tropicalis. Dans 2 cas, le traitement par fluconazole per os a dû être remplacé par le voriconazole per os du fait d'une mauvaise évolution clinique et/ou d'une résistance du fluconazole à l'antifongigramme. Pour 3 patients, l'évolution fut défavorable malgré le traitement. Discussion : Les candidoses oculaires sont une complication fréquente de l'utilisation des traitements substitutifs de l'héroïne par voie intraveineuse. La buprénorphine ne semble pas être liée à la survenue de l'endophtlamie endogène. Le contact salivaire lors de la préparation de la seringue servant à l'injection du substitut, serait à l'origine de la candidémie. Conclusion : L'usage inapproprié, en intraveineux, de la buprénorphine orale chez les usagers de drogues est un facteur de risque important d'endophtalmie endogène à Candida. Nous soulignons l'intérêt du prélèvement vitréen dans les candidoses oculaires, qui permet de typer le champignon et d'adapter le traitement en fonction de l'antifongigramme.