Le derme avec l’épiderme en superficie et l’hypoderme en profondeur forme la peau. Il contient en partie les annexes épidermiques. C’est par le derme (et l’hypoderme) que vont cheminer et se distribuer les vaisseaux et les nerfs. Il est constitué de tissus conjonctifs caractérisés par une abondante matrice extracellulaire (MEC) entre les cellules spécifiques, les fibroblastes/fibrocytes qui l’ont synthétisée. À ces cellules obligatoires peuvent s’ajouter des cellules résidentes (adipocytes) ou provenant de la moelle hématopoïétique (macrophages et mastocytes notamment). La MEC comporte des fibres (élastiques et de collagène) et une substance fondamentale amorphe. Les tissus conjonctifs du derme et de l’hypoderme n’ont pas la simple fonction de remplissage qui leur a été initialement reconnue (d’où leur nom). Il existe trois sortes de fibres élastiques : les fibres d’élaunine (immatures), les fibres élastiques proprement dites (matures) et les fibres oxytalanes. Les premières et les secondes apparaissent comme des plages amorphes entourées de microfibrilles alors que les troisièmes sont formées exclusivement de microfibrilles. Les plages amorphes sont constituées d’élastine qui s’accroche sur les microfibrilles constituées entre autres de fibrilline 1 et LTBP-2 (protéine de liaison du TGFβ latent) par l’intermédiaire de fibulines. La fonction principale des fibres élastiques est de donner à la peau son élasticité. Un autre rôle des microfibrilles est celui de réservoir de facteurs de croissance à l’état latent, notamment du TGFβ. La morphologie et la composition biochimique des fibres élastiques sont influencées par le vieillissement intrinsèque et le vieillissement extrinsèque (soleil et tabac). Les fibres communément appelées « fibres de collagène » en microscopie optique, sont toujours formées d’un assemblage de fibrilles de diamètre régulier (90 nm), à striation périodique (64 nm) très bien vues en microscopie électronique. Les fibres dites de réticuline en microscopie optique sont aussi constituées de fibrilles présentant une striation périodique à 64 nm mais de plus petit diamètre (< 60 nm). Ces fibrilles à striation périodique sont toujours hétérotypiques, constituées de collagènes I, III et V qui globalement représentent respectivement 60 à 80 p. cent, 15 à 25 p. cent et 2 à 5 p. cent de l’ensemble des collagènes du derme ; le collagène V contrôle le diamètre des fibrilles. Les collagènes fibrillaires sont associés aux collagènes FACITs, types XIV et XVI (fibril-associated collagen with interrupted triple helixes). La fonction des « fibres de collagène » est de donner au derme son épaisseur et sa résistance aux forces de traction. La substance fondamentale amorphe contient essentiellement de l’acide hyaluronique qui est un glycosaminoglycane (GAG) non sulfaté et des GAG sulfatés (GAGs) qui s’associent à un axe protéique pour former des protéoglycanes. L’ensemble forme un gel partiellement comp...