État de la questionLe développement d’une maladie athérothrombotique accélérée constitue la principale cause de morbi-mortalité des patients diabétiques. Le dépistage précoce de l’ischémie myocardique silencieuse (IMS) revêt chez ces patients, une importance particulière.ObjectifsÉvaluer l’intérêt : (i) du dosage de marqueurs d’activité de la maladie athérothrombotique reflétant les processus inflammatoires (fibrinogène, CRP, MCP-1), l’apoptose (microparticules [MP]), l’activation plaquettaire (CD40-L, P-sélectine, GP V, MPs plaquettaires) et endothéliale (VCAM-1, vWF, PAI-1, MPs endothéliales), la stimulation neurohormonale et les pressions de remplissage (BNP) ; (ii) de paramètres issus de l’échographie cardiaque ou carotidienne dans le dépistage de l’ischémie myocardique identifiée par la réalisation d’une scintigraphie myocardique de perfusion.RésultatsCinquante-cinq patients diabétiques (62 ± dix ans) et 15 patients non diabétiques (46 ± 14 ans) ont été inclus. Le diagnostic d’IMS est établi chez 23 patients diabétiques (42 %). Une élévation du statut inflammatoire et de l’activation/apoptose leucocytaire est retrouvée dans la population diabétique. Dans l’ensemble de la population étudiée, une élévation des MPs porteuses de CD31 et de CD11a est retrouvée chez les patients présentant une ischémie myocardique. Dans la population diabétique aucun des marqueurs d’activité de la maladie athérothrombotique étudiés n’est associé à l’IMS. Au contraire, la masse ventriculaire gauche et la surface de l’oreillette gauche sont associées en analyse univariée à l’IMS. En analyse multivariée, seule la surface de l’oreillette gauche (supérieure à 18,5 cm2) est un facteur indépendamment associé à l’existence d’une ischémie myocardique silencieuse (OR 4,14 ; IC [1,7–16,13] ;p = 0,039).ConclusionAucun des paramètres d’activité de la maladie athérothrombotique étudiés ne permet d’identifier les patients diabétiques présentant une IMS. En analyse multivariée, seule la dilatation de l’oreillette gauche est associée au développement d’une ischémie myocardique silencieuse. Ce paramètre pourrait s’intégrer dans la stratification du risque myocardique des patients diabétiques.