ObjectifCette étude a évalué la prévalence des lésions de l’aorte abdominale décelables respectivement par échographie-Doppler et par angiotomodensitométrie au stade initial de la maladie de Horton et l’apport de ces 2 techniques dans la suspicion diagnostique d’aortite abdominale.MéthodesCette étude monocentrique a inclus les patients au moment du diagnostic d’une maladie de Horton histologiquement prouvée, hospitalisés en médecine interne au CHU de Nantes entre mai 1999 et mai 2002. Dans les 8 semaines suivant le diagnostic de maladie de Horton, chaque patient a fait l’objet d’un recueil de données cliniques et biologiques puis a bénéficié d’une exploration de l’aorte abdominale par échographie-Doppler et angiotomodensitométrie, à la recherche d’un anévrisme, d’une ectasie aortique, d’épaississements pariétaux de l’aorte.RésultatsCette étude a porté sur 20 patients (17 femmes, 3 hommes, âge moyen = 73,9 ± 7,2 ans, CRP moyenne = 116 ± 75,9 mg/L). Par l’échographie-Doppler abdominale, une aortite était suspectée dans 8 cas (40 %), dont 7 (35 %) avaient un signe du halo hypoéchogène, 3 (15 %) avaient un anévrisme de petite taille (diamètre < 30 mm), et 2 (10 %) avaient un halo et un anévrisme. Le scanner mettait en évidence une aortite dans 5 cas (25 %) sous la forme d’épaississements pariétaux anormaux mais ne notait pas d’anévrisme. Au total, une aortite abdominale était suspectée chez 10 patients (50 %).ConclusionDès le stade initial d’une maladie de Horton, des anomalies morphologiques infracliniques de l’aorte abdominale peuvent être détectées par échographie-Doppler et angiotomodensitométrie, permettant de suspecter une aortite abdominale chez 50 % des patients. L’échographie-Doppler apparaît plus performante pour le diagnostic des dilatations anévrismales de l’aorte abdominale alors que l’angiotomodensitométrie semble efficace pour visualiser les épaississements pariétaux. Les facteurs de risque associés à l’aortite abdominale de Horton restent à identifier.