La récidive d’un syndrome du tunnel carpien opéré n’est pas exceptionnelle. La fréquence d’une deuxième intervention varie selon les auteurs de 0,3 à 12 %. Nous distinguons les syndromes persistants ou mieux récalcitrants et les syndromes récidivants qui réapparaissent au delà d’un délai de trois mois. Dans ces deux tableaux sont possibles la méprise du diagnostic et les atteintes neurologiques proximales. En cas de syndrome récalcitrant, la section incomplète du ligament rétinaculaire reste fréquente, parfois c’est une lésion iatrogène du nerf ou une synovite active des fléchisseurs. En cas de syndrome récidivant, il s’agit le plus souvent d’une fibrose périneurale plus ou moins étendue. Lors de la réintervention, en dehors des cas de section incomplète du ligament, il faut discuter d’associer à la neurolyse itérative un geste contre le risque de fibrose itérative. De nombreux procédés sont proposés allant de l’interposition d’un biomatériau à un lambeau d’enveloppement : à l’opposé, certains auteurs plaident une mobilisation précoce pour conserver le plan de glissement du nerf. Les résultats restent modestes, voire aléatoires après plusieurs interventions. Il faut distinguer l’amélioration du syndrome d’irritation locale qui est une priorité pour le patient et l’amélioration du syndrome neurologique au niveau des effecteurs moteurs et surtout sensitifs. Selon la littérature, 43 à 90 % des cas réopérés conserveraient des symptômes, un cas sur cinq serait un échec, alors que 80 % des premières interventions donnent un excellent résultat. Ce constat conduit à être d’une extrême rigueur technique lors du premier abord.