La prévalence de la maladie des artères coronaires augmente avec l'âge. Sa présentation clinique est d'autant moins typique et son pronostic d'autant plus sombre qu'elle survient chez des malades polypathologiques et fragiles. Cette atypie des symptômes est souvent à l'origine d'un retard diagnostique et thérapeutique. La présence de comorbidités nécessite une évaluation gériatrique globale afin de dépister une éventuelle «fragilité» sous-jacente. Les données scientifiques concernant le patient coronarien sont basées sur des études qui comportent très peu de sujets de plus de 80 ans et les recommandations sont extrapolées de données fondées sur les preuves obtenues sur des populations plus jeunes. Fondamentalement, la stratégie de prise en charge de la maladie des artères coronaires de l'octogénaire est identique à celle du sujet plus jeune. Pourtant, toutes les études épidémiologiques indiquent une sous-prescription des médicaments recommandés alors qu'il s'agit pourtant d'une tranche de la population susceptible d'en tirer le plus grand bénéfice, à cause de son risque cardiovasculaire élevé. Des précautions particulières d'utilisation des médicaments sont nécessaires en raison des comorbidités et des modifications pharmacocinétiques ou pharmacodynamiques liées au vieillissement. De façon générale, la stratégie thérapeutique de la maladie des artères coronaires doit reposer pour chaque individu non pas sur l'âge réel, mais sur une analyse individuelle prenant en compte la sévérité de la maladie coronarienne, l'existence de comorbidités, le risque iatrogène, l'espérance et la qualité de vie du patient.