IntroductionL’acronyme Face (facial afro-caribbean childhood eruption) a été proposé en 1990 pour décrire une dermatite périorale d’aspect granulomateux de l’enfant à peau noire. Nous en rapportons un cas ayant fait l’objet d’une étude histologique et immunohistochimique.ObservationUn enfant à peau noire, âgé de sept ans, aux antécédents de dermatite atopique, a été adressé pour des multiples papules non prurigineuses de la face, apparues plusieurs mois avant la consultation. Aucun facteur déclenchant n’a pu être mis en évidence, une corticothérapie et l’application d’émollients ayant, notamment, été exclues. Ces papules étaient lupoïdes à la vitropression et l’une d’elle a été biopsiée. On notait un infiltrat lymphomacrophagique en petits éléments arrondis, sans nécrose, s’étendant sur toute l’hauteur du derme et jusqu’à la jonction dermohypodermique. On y trouvait des cellules géantes. La confluence de ces granulomes et leur disposition périfolliculaire n’étaient pas en faveur d’une sarcoïdose, mais faisaient discuter une rosacée granulomateuse. Tous les macrophages et les cellules géantes exprimaient fortement le CD68, mais pas le CD1a et les lymphocytes en périphérie étaient de type CD3 en nette majorité, principalement CD8+ et associés à de rares lymphocytes CD20+.DiscussionCette forme particulière de dermatite périorale de l’enfant est décrite principalement chez le garçon à peau noire. L’étude histologique de notre cas, à la présentation caractéristique, montre un granulome extrêmement important sur toute l’hauteur du derme, contrastant avec la petite taille des papules. Il existe ici une importante composante macrophagique CD68+, sans aucune nécrose, associée à un infiltrat T massif, plutôt de type CD8 cytotoxique. L’affection qui s’en rapproche le plus est la rosacée granulomateuse. Cette affection doit être distinguée de la lupoïde miliaire comme de la sarcoïdose.