La pleurésie éosinophile est définie par un taux de polynucléaires éosinophiles dans la plèvre supérieur à 10 %. Elle peut être observée dans toutes les causes d’épanchement pleural, mais certaines étiologies, de par leur fréquence ou leur potentiel de gravité, doivent systématiquement être recherchées. La présence d’air ou de sang dans la cavité pleurale constitue la première cause à évoquer. Une pneumopathie bactérienne, une tuberculose et certaines parasitoses doivent être recherchées, de même que certaines prises médicamenteuses. Bien que souvent considérée comme marqueur de bénignité, l’éosinophilie pleurale est fréquemment associée à des néoplasies ou à des hémopathies. Enfin, la pleurésie éosinophile peut apparaître dans l’évolution de certaines vascularites, comme le syndrome de Churg et Strauss, et parfois en être une manifestation révélatrice. Nous rapportons l’observation d’un homme de 27 ans, asthmatique, qui a développé un épanchement pleural éosinophile révélant un syndrome de Churg et Strauss devant l’association d’un asthme, d’une hyperéosinophilie sanguine et sur le lavage bronchioloalvéolaire, d’une myopéricardite et d’anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) positifs. Cette observation permet de discuter les différentes étiologies à rechercher devant un épanchement pleural éosinophile et illustre le fait qu’une pleurésie éosinophile peut être une manifestation d’un syndrome de Churg et Strauss.