Tuberculose, agents anti-TNF et autres immunosuppresseurs : évolution des stratégies de prévention
Auteurs : Lioté HDate 2008 Décembre, Vol 25, Num 10, pp 1237-1249Revue : Revue des maladies respiratoiresType de publication : article de périodique; revue de la littérature; DOI : 10.1016/S0761-8425(08)75089-7Cette mise au point a pour objectif de montrer comment, grâce à une approche épidémiologique opérationnelle, le risque de tuberculose (TB) peut être maîtrisé chez des malades sous immunosuppresseurs (IS). En effet, dans les pathologies où ces traitements sont indiqués, il est souvent difficile de faire la part entre les différents facteurs de risque : médicaments associés, maladie sous-jacente, comorbidités et endémie locale. Ceci s'est avéré particulièrement vrai dans des situations telles que les maladies systémiques sous corticothérapie au long cours ou les transplantations rénales sous IS préventifs du rejet. Dans ces situations, le risque reste mal évalué et la prévention insuffisante. Les TB sous agents anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) ont échappé à cette règle grâce à une stratégie de prise en charge exemplaire. En effet, les données de registres nationaux (CDC aux USA et Biobadaser en Espagne) ont permis de chiffrer l'incidence de TB dans la PR. À partir de 2001, une multiplication par quatre de l'incidence, attribuable uniquement à l'introduction des agents anti-TNF, a été rapportée par ces « observatoires épidémiologiques ». Plusieurs agences de sécurité sanitaire à travers le monde (dont l'Afssaps...) ont alors émis des recommandations de dépistage et de prévention des sujets à risque. Leur mise en oeuvre a été incontestablement efficace puisqu'elle a permis de ramener l'incidence à son niveau antérieur. Ces recommandations pourraient être améliorées grâce au dépistage par les tests à l'interféron-y et modulées en fonction du rapport bénéfice/risque de la prophylaxie sur certains terrains. Elles doivent être appliquées et éventuellement étendues aux nouveaux IS.