Points essentielsLa fréquence de la tuberculose est beaucoup plus élevée au cours des maladies systémiques que dans la population générale, le risque étant multiplié par 5 à 15 au cours du lupus érythémateux systémique (LES).Il s’agit le plus souvent de la réactivation d’une tuberculose latente,comme en témoigne la précocité de survenue après le diagnostic de maladie systémique. À côté de l’immunodépression induite par la maladie sous-jacente (cas du LES), il faut souligner le rôle favorisant des glucocorticoïdes et des traitements immunosuppresseurs incluant les biothérapies (anti-TNF-α en particulier).Les formes extrapulmonaires (en particulier ostéoarticulaires) et les miliaires sont beaucoup plus fréquentes que dans la population générale.Un dépistage de la tuberculose est recommandé avant la mise en route d’un traitement par anti-TNF-α.Outre l’interrogatoire (antécédents, notion de contage), il comporte la réalisation d’une radiographie pulmonaire et d’une intradermoréaction (IDR) à 5 UI de tuberculine. L’intérêt des tests immunologiques de tuberculose (QuantiFERON®-TB Gold et T-SPOT-TB®) est en cours d’évaluation sur ce terrain.En cas de tuberculose latente, la prophylaxie spécifique débutée 3 semaines avant l’initiation du traitement par anti-TNF-α a permis de réduire l’incidence des tuberculoses associées à l’utilisation des anti-TNF-α,en Europe comme aux États-Unis.Cette stratégie de dépistage et de prophylaxie de la tuberculose devrait probablement être étendue à l’ensemble des patients souffrant de maladie systémique avant de recevoir des immunosuppresseurs (IS) et/ou des glucocorticoïdes (GC).