But de l’étudeNous avons testé la capacité de division et de différenciation cellulaire in vitro des kératinocytes issus de prépuce.Matériels et méthodesPendant une période de 12 mois et après l’autorisation des parents, nous avons récupéré 18 pièces opératoires préputiales. L’âge moyen des enfants opérés était de quatre ans. Les kératinocytes ont été isolés après traitement de la peau par la thermolysine et la trypsine. Après les procédures de filtration, de centrifugation et de numérotation, nous avons mis les kératinocytes en culture monocouche. Parallèlement, des treillis de collagène contenant des fibroblastes humains ont été réalisées. Les kératinocytes ont été ensemencés à la surface des treillis. Après neuf jours de culture, les « tissus » ont été fixés pour analyses histologiques et immunohistologiques qui permettaient de mettre en évidence les marqueurs caractéristiques de la différenciation épidermique.RésultatsNous avons obtenu une moyenne de 8,8/106de cellules par pièce opératoire. Après sept jours de culture, nous avons obtenu en moyenne 23,7/106de cellules par culture. Au contact des treillis de collagène, nous avons obtenu une culture cellulaire pluristratifiée et nous avons mis en évidence les marqueurs de la différenciation kératinocytaire (la filaggrine, la loricrine et la transglutaminase) ainsi que les marqueurs de la jonction dermoépidermique (collagène VII et laminine V).ConclusionLes kératinocytes issus de prépuce possèdent une grande capacité de division. Ces cellules peuvent se diviser longtemps avant d’entrer en différenciation. Les constatations obtenues lors de ce travail, nous permettent de proposer à nos patients de réaliser le prélèvement préputial pour utiliser les kératinocytes dans la couverture d’une perte de substance épidermique, particulièrement chez les enfants brûlés.