La photosensibilité fait partie des critères diagnostiques de l’ARA du lupus érythémateux systémique. Une exposition solaire peut aussi déclencher des manifestations extracutanées du lupus. La photosensibilité est parfois difficile à mettre en évidence en raison d’un délai important entre l’exposition solaire et l’apparition des lésions, mais aussi parce que le photodéclenchement par le rayonnement ultraviolet A (UVA) peut se faire à l’ombre ou à travers une vitre. Des protocoles de photoprovocation artificielle du lupus par les lampes UV ont été décrits, mais cette exploration photobiologique n’est pas un examen de routine. Les UVB et UVA interviennent à plusieurs niveaux dans la pathogenèse du lupus : ils créent dans l’épiderme des dégâts sur l’ADN des kératinocytes, ils exposent les antigènes nucléaires et des néo-antigènes à la surface cellulaire, ils conduisent à une accumulation de cellules apoptotiques et ils induisent de nombreuses cytokines. À l’étage dermique, les UV favorisent l’infiltration de la peau par des cellules inflammatoires en modulant le flux capillaire et en facilitant la migration leucocytaire depuis le lit capillaire dans le derme. La photodistribution des lésions cutanées et un délai d’apparition supérieur à 48 heures après une exposition solaire, complétés par une confirmation histologique, permettent au clinicien d’attribuer une éruption au lupus érythémateux et de faire le diagnostic différentiel avec d’autres dermatoses. Des mesures de photoprotection sont élémentaires dans le traitement du lupus érythémateux elles comportent des conseils d’éviction solaire adaptés aux UVB et aux UVA, une protection vestimentaire et des filtres antisolaires topiques à large spectre.