Points essentielsDepuis les travaux fondateurs de Sacco et Mohr en 1989, établis à partir de laStroke data bank,les infarctus cryptogéniques ont une place prépondérante parmi les causes d’accidents ischémiques cérébrauxpuisqu’ils représentaient, dans cette étude, environ40 % des causes des infarctus.Les infarctus cryptogéniques sont des infarctus sans étiologie définie malgré une évaluation complète, ce groupe est différent des infarctus de causes indéterminées en rapport avec un chevauchement de causes ou du fait d’une exploration incomplète.Ce groupe est sans doute destiné à être démembré avec l’évolution des connaissances.La présence d’un foramen ovale perméable (FOP) associée ou non à un anévrisme du septum est plus fréquente chez les patients ayant un infarctus cryptogénique. L’échocardiographie transœsophagienne est l’examen de référence pour dépister ces anomalies. Une méta-analyse de plusieurs études cas-témoins a montré uneassociation significative entre FOP et infarctus cérébral du sujet de moins de 55 ans. À ce jour ces anomalies septales constituent un facteur de risque mais pas une cause.L’athérome complexe de l’aorte touchant les zones situées en amont de l’artère sous-clavière gauche pourrait être une source d’embolie cérébrale dans certaines conditions. Il s’agit d’une pathologie dont la prévalence augmente avec l’âge. Il est identifié plus fréquemment chez les patients de plus de 60 ans ayant un infarctus cryptogénique. En fonction de l’épaisseur la plaque d’athérome peut représenter un facteur de risque ou une cause.Les classifications récentes des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ne considèrent pas les lésions athéromateuses carotides inférieures à 50 % comme source d’AVC ischémique. Pourtant certains travaux identifient plus fréquemment des sténoses modérées des carotides dans les infarctus de causes inconnues.Le risque accru d’infarctus cérébral en cas d’antécédent chez les parents et chez les jumeaux homozygotes laisse supposer qu’il peut exister des causes génétiques encore non décelées. Une cause génétique d’infarctus cérébral peut être méconnue et donc être incluse dans les infarctus de cause inconnue. Récemment,la maladie de Fabrya été cherchée chez des patients jeunes ayant eu un infarctus cryptogénique : 4,9 % des hommes et 2,4 % des femmes avaient une mutation fonctionnelle du gène de l’alpha-galactosidase. Ces données nécessitent confirmation.Certaines études suggèrent une association entre infarctus cryptogénique etthrombophilies héréditaires. Cependant le risque attribuable à ces thrombophilies est faible et...