La rétinopathie aux antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine et chloroquine) est très rare. Sans possibilité thérapeutique, elle peut entraîner la cécité légale. Depuis 1957, tous les auteurs s’accordent sur la nécessité d’une surveillance des patients sous antipaludéens de synthèse (APS) au long cours. Le protocole préconisé est actuellement le suivant : information du patient, examen ophtalmologique clinique complet couplé à un champ visuel central et à un bilan électrophysiologique, et ce, avant traitement ou au plus tard dans les 6 premiers mois. Pendant le traitement, une surveillance comparative sera effectuée à un rythme déterminé par l’existence ou non de facteurs de risque, ceux-ci étant : une dose ingérée cumulée supérieure à 1,8 kg, une dose journalière supérieure à 6,5 mg d’hydroxychloroquine/kgIMC/jour, des antécédents ophtalmologiques, une insuffisance hépatique et/ou rénale, un âge supérieur à 65 ans et la prise de chloroquine. Cette rétinopathie peut toutefois survenir en l’absence de tout facteur de risque connu. Malgré la contrainte de ce suivi, le rapport bénéfice/risque reste très en faveur de l’usage des APS de synthèse.Le vigabatrin, antiépileptique puissant, est réservé au syndrome de West et aux épilepsies rebelles aux autres anti-comitiaux. Il améliore la qualité de vie, mais il peut entraîner une atteinte caractéristique du champ visuel avec un déficit nasal bilatéral et des altérations électrophysiologiques rétiniennes. Le protocole de surveillance de ces patients préconisé actuellement comprend : si possible avant mise sous traitement puis tous les 6 mois un examen ophtalmologique clinique complet avec un relevé du champ visuel et un bilan électrophysiologique. Cette surveillance est difficile car ces patients ne sont pas en mesure de réaliser un champ visuel ; parfois, seul l’examen électrophysiologique est possible. Le rapport bénéfice/risque reste pourtant nettement en faveur du vigabatrin. En pratique, les patients qui ont une diminution de la fréquence de leurs crises comitiales et qui présentent des changements minimes de leur fonction visuelle peuvent continuer leur traitement avec un suivi rigoureux, les autres doivent arrêter le vigabatrin.