Reconstruction oesophagienne pour séquelles de brûlure caustique: coloplasties, mode d'emploi.
Auteurs : Chirica M1, de Chaisemartin C, Munoz-Bongrand N, Halimi B, Celerier M, Cattan P, Sarfati ELa coloplastie rétrosternale est la technique de choix pour rétablir la filière digestive en cas de séquelles de brûlure caustique. La qualité de l'évaluation ORL et psychiatrique préopératoire déterminent le résultat fonctionnel du procédé. En l'absence d'études contrôlées et d'impératifs d'ordre vasculaire, le choix du transplant (côlon droit ou gauche) dépend des préférences de l'équipe chirurgicale. Le traitement des éventuelles lésions pharyngées et/ou laryngées associées doit être fait lors de la coloplastie. Grâce à une tactique chirurgicale rigoureuse, la mortalité de cette intervention est de l'ordre de 5%, au prix d'une morbidité spécifique non négligeable (nécrose du transplant, fistule cervicale, sténose anastomotique). Le risque de dégénérescence d'un œsophage exclu est suffisamment faible pour que la réalisation de principe d'une œsophagectomie au moment de la reconstruction ne puisse être défendue. Une autonomie nutritionnelle est acquise par 60 à 80% des malades après coloplastie pour brûlure caustique. La survenue de complications tardives de la coloplastie telles que les sténoses anastomotiques et les jabots peuvent compromettre un bon résultat fonctionnel initial, justifiant un suivi à long terme de ces patients. Le suivi de la maladie psychiatrique doit être poursuivi à vie car le risque de récidive de la tentative de suicide persiste.