Incinérateur de déchets médicaux à base de matériaux locaux: expérience de la campagne 2002 de vaccination anti-rougeole à Douala, Cameroun.
Auteurs : Guévart E1, Bita Fouda A, Mbous JA, Makoutode M, Bessaoud KMéthode de choix pour détruire les déchets biomédicaux, l'incinération consiste à les réduire en cendres par une combustion à >800°C, détruisant les micro-organismes, supprimant les risques de blessure. L'incinérateur présenté, de type modulaire double chambre préconisé en pays en développement, répond aux principes de: fabrication artisanale peu coûteuse, combustion en excès d'air, réduction des risques d'accident ou de contamination, post-combustion des fumées, économie d'énergie, manipulation et entretien faciles, sécurité d'utilisation. L'incinérateur, en briques d'argile de fabrication locale, solidarisé par des cornières d'acier, comporte deux chambres pour la combustion et la post-combustion. Un réservoir de carburant et un ventilateur permettent d'activer la combustion. Le modèle fonctionne par fournées en cycles de 2 heures. La campagne de vaccination anti-rougeole (décembre 2002) devait produire pour 5 districts de Douala 800000 seringues autobloquantes avec aiguilles. Immédiatement jetés dans des boîtes de sécurité de carton (contenance 5 litres, 1 Kg), ces déchets étaient acheminés jusqu'à l'incinérateur puis incinérés en 2 fournées quotidiennes. Résultats. La construction de l'incinérateur a coûté 3500000FCFA (5 300 ?). 5816 boîtes ont été incinérées, soit 29080 litres, 872 400 seringues, 6 281 Kg de déchets. Leur incinération a nécessité 126 fournées réalisées en 11 semaines. Les cendres (240 litres, soit 0,8 % du volume incinéré) ne contenaient pratiquement aucun résidu solide. La consommation de gazole a été négligeable. Les fumées n'ont jamais été abondantes, opaques, ou malodorantes. Les températures mesurées lors d'essais préalables dépassaient toujours 800°C. Selon l'OMS, les émissions toxiques sont négligeables au-delà de 700°C si l'incinérateur fonctionne moins de 2 heures quotidiennes. L'expérience devra être complétée par des travaux sur le contrôle des températures, la détermination de la composition des cendres et fumées, des essais en différentes conditions climatiques et d'utilisation.