IntroductionOn parle de fonctions exécutives chaque fois qu’un comportement en cours doit être interrompu et réorienté. Elles font directement référence à la compétence du cortex préfrontal. Il s’associe souvent à des troubles cognitifs et à des traits dépressifs, notamment dans certaines formes de dépression chez la personne âgée. Cette étude vise à mettre en évidence l’influence des facteurs thymiques, cognitifs et des atteintes frontales sur le risque de chute, la dénutrition et la dépendance de malades âgés, hospitalisés dans un service de court séjour psychiatrique.MéthodesTrois cent vingt et une personnes âgées, vivant jusque là à domicile, ont été inclues. Elles ont été évaluées au plan cognitif, thymique et frontal cliniquement et par des échelles adaptées. Ces résultats ont été croisés avec le risque de chute, de dénutrition protéinoénergétique et de perte d’autonomie.RésultatsCent trente-six hommes et 185 femmes ont été recrutés. La majorité présentait une démence d’Alzheimer (n = 123), 65 d’entre eux avaient, de plus, une dépression. Trente malades présentaient une maladie à corps de Lewy, 25 une démence vasculaire, 22 une démence frontotemporale, 27 une psychose, 40 un trouble cognitif léger. Les scores obtenus aux différents instruments diffèrent significativement entre les sujets témoins (n = 33) et les différentes catégories de patients. De plus, les scores aux différents tests diffèrent significativement selon que les sujets présentent un syndrome dépressif dysexécutif ou non, en particulier sont très altérés lorsqu’un sujet présente un syndrome dépressif avec syndrome dysexécutif. La dépression associée à un syndrome dysexécutif aggrave la perte d’autonomie, la dénutrition, le risque de chute. Chez le malade dément, la dépression précipite le syndrome dysexécutif et favorise les troubles du comportement, aggravent les capacités instrumentales, le risque de chute et la dénutrition.ConclusionLa dépression favorise les troubles exécutifs et les désordres frontaux des personnes âgées. L’association d’une dépression et d’un syndrome dysexécutif facilite la perte d’autonomie, la dénutrition et favorise le risque de chutes, en particulier lorsqu’il y a des troubles cognitifs. Un traitement de la dépression associée au syndrome dysexécutif est indispensable pour améliorer l’autonomie du malade et réduire les risques de chutes ou de malnutrition.