ObjectifsLa prise de décision amenant à une admission ou non en réanimation est complexe. Il s’agit d’analyser avec un regard éthique le processus menant à un refus d’admission et ses conséquences. Il est proposé une mise en perspective au travers des principes de bienfaisance, non-malfaisance, justice, autonomie et de la loi Leonetti.Patients et méthodesÉtude prospective en réanimation chirurgicale au CHU de Rouen sur neuf mois (novembre 2007–septembre 2008). Recueil systématique pour chaque patient non admis des caractères généraux, des modalités de la prise de décision, du devenir immédiat et à 48 heures. Constitution de deux groupes : patients pour lesquels une admission en réanimation pourrait être une situation d’obstination déraisonnable et patients pour lesquels une admission en réanimation ne serait pas de l’ordre du déraisonnable si elle survenait.RésultatsCent cinquante situations ont été analysées. Le caractère potentiellement déraisonnable d’une admission n’entraîne pas forcément une non-admission en réanimation. La question du manque de place et de l’équité dans l’accès aux soins est réelle mais relative en fonction de la typologie des patients. La recherche du respect de l’autonomie du patient est difficile mais pourrait être facilitée. La loi Leonetti ne paraît pouvoir être qu’un cadre partiel à la situation de non-admission en réanimation.ConclusionIl ne s’agit pas d’aller vers une prise en charge systématique en réanimation de tout patient proposé, mais de s’assurer que si non-admission il y a, qu’elle soit réalisée selon une démarche éthiquement accepté.