IntroductionLa cyanose est un signe fréquent de causes variées. En l’absence d’une étiologie cardiaque ou pulmonaire, une anomalie de l’hémoglobine peut être évoquée.ObservationsUne femme de 50 ans, atteinte de sclérose latérale amyotrophique, a été hospitalisée pour une dyspnée faisant découvrir une cyanose persistant malgré une oxygénothérapie. La discordance entre une diminution de la saturation artérielle en oxygène (O2) et une pression partielle artérielle en O2 normale a motivé la recherche d’une anomalie acquise de l’hémoglobine. Une sulfhémoglobinémie a été alors détectée. La sulfhémoglobinémie est due à la fixation irréversible d’un radical thiol sur l’hème, entraînant une baisse d’affinité de l’hémoglobine pour l’O2. Une cause médicamenteuse est le plus souvent identifiée. La patiente suivait un traitement par thiocolchicoside (Miorel®). Cette molécule a été incriminée en raison de sa structure chimique renfermant un radical thiol facilement hydrolysable. L’arrêt du thiocolchicoside s’est accompagné d’une disparition de la sulfhémoglobinémie.ConclusionsCette observation souligne l’intérêt de la recherche d’une anomalie acquise de l’hémoglobine devant une cyanose réfractaire à l’oxygénothérapie en l’absence d’étiologie cardiorespiratoire. Ce cas est le premier suspectant le thiocolchicoside d’être à l’origine d’une sulfhémoglobinémie.