IntroductionL’érysipéloïde de Baker-Rosenbach est une dermatose bactérienne due àErysipelothrix rhusiopathiae, dont le réservoir est souvent porcin. Cette lésion maculeuse qui siège habituellement sur le site d’inoculation, souvent au niveau des extrémités, a une évolution spontanée rapidement résolutive. Nous rapportons le cas d’une localisation atypique réalisant l’aspect d’une chéilite ulcérée à évolution chronique.ObservationUn fermier de 40 ans, chasseur de sangliers, tabagique chronique, sans antécédent de tuberculose, de traumatisme, ni de piqûre d’insecte, consultait pour une macrochéilite ulcérocroûteuse de la lèvre inférieure évoluant depuis un an. L’examen histologique d’une biopsie de la lésion mettait en évidence des granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires sans nécrose caséeuse. La recherche d’une tuberculose, d’une sarcoïdose, d’une maladie de Crohn ainsi qu’un examen parasitologique à la recherche de corps de Leishman se révélaient négatifs. L’examen bactériologique de l’ulcération isolaitE. rhusiopathiae, permettant le diagnostic d’érysipéloïde de Baker-Rosenbach à localisation labiale. Le malade était traité par pénicilline G par voie parentérale, avec une régression de la macrochéilite et une cicatrisation de l’ulcération.DiscussionE. rhusiopathiaedétermine chez l’homme la maladie du rouget du porc. L’érysipéloïde de Baker-Rosenbach en est la présentation la plus fréquente, habituellement sous la forme d’un placard induré de teinte violine à évolution spontanément résolutive. Le diagnostic d’infection àE. rhusiopathiaea été retenu chez notre malade devant des éléments anamnestiques (profession à risque expliquant le contact avec un réservoir de germes) et bactériologiques (isolement du germe au niveau de la lésion). La réponse à une antibiothérapie parentérale à base de pénicilline G est un argument supplémentaire en faveur de ce diagnostic.