La surveillance pendant le travail a pour but de dépister la survenue d’une acidose métabolique fœtale qui pourrait mener à la constitution de lésions cérébrales, voire au décès perpartum. Cette surveillance repose en premier lieu sur l’enregistrement continu du rythme cardiaque fœtal (RCF), dont l’interprétation reste difficile compte tenu de l’absence de signe pathognomonique d’hypoxie ou d’acidose fœtale. La fréquence cardiaque fœtale est régulée essentiellement par le système nerveux autonome et fait intervenir le chémoréflexe, le baroréflexe et le système nerveux central. Le fonctionnement correct de cette boucle de régulation est influencé par l’oxygénation tissulaire. Ainsi, la variabilité de la fréquence cardiaque de base sera réduite en cas d’hypoxie et d’acidose. Les décélérations du RCF sont fréquentes en cours de travail mais peuvent témoigner soit d’un phénomène d’adaptation physiologique aux contraintes du travail (variations hémodynamiques dues aux contractions utérines, augmentation de la pression intracrânienne par compression), soit d’une hypoxie fœtale. Il faut savoir les différencier afin d’éviter des interventions inutiles. La connaissance des mécanismes qui régulent la fréquence cardiaque fœtale devrait aider à l’apprentissage de l’interprétation du RCF. Cette revue se propose d’exposer les facteurs qui régulent la fréquence cardiaque fœtale et les mécanismes d’adaptation cardiovasculaires en cas d’hypoxie.