Pendant la grossesse, l’évolution des caractéristiques physiologiques maternelles, placentaires et fœtales modifient de façon constante la disponibilité des médicaments chez la mère et dans l’unité fœtoplacentaire.La durée de vidange gastrique augmente alors que la motilité intestinale diminue.La distribution dans l’organisme maternel est principalement modifiée par les variations du poids corporel, de la teneur en eau et en graisses de l’organisme.Les capacités du métabolisme hépatique semblent inchangées alors que l’élimination rénale est progressivement accrue.Le transfert placentaire de la plupart des médicaments s’effectue par diffusion passive simple suivant le gradient des concentrations entre les circulations maternelle et fœtale. Seule la fraction libre et non ionisée du médicament traverse les membranes.Quatre médicaments antihypertenseurs ont bénéficié d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de la PE depuis 2000. Il s’agit de la clonidine (Catapressan®), de la nicardipine (Loxen®), du labétalol (Trandate®), de la dihydralazine (Nepressol®). Sous Nepressol®, Trandate®et Loxen®, l’allaitement est possible.L’administration de benzodiazépines de demi-vie longue pendant la grossesse peut entraîner chez le nouveau-né une intoxication de sévérité et de durée variables. Ces troubles peuvent être suivis d’un syndrome de sevrage (hyperexcitabilité, trémulations, troubles digestifs à type de diarrhées ou de vomissements). L’allaitement par des mères traitées par une benzodiazépine (diazépam et midazolam) est déconseillé.En France, les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) n’ont pas d’AMM pendant la grossesse, alors qu’aux États-Unis elles sont recommandées en prophylaxie chez la femme enceinte. Leurs poids moléculaires élevés empêchent un passage transplacentaire et un passage lacté, écartant un risque fœtal et néonatal.La bromocriptine est administrée pour inhiber la lactation. En post-partum, des accidents graves ont été décrits : il s’agit d’hypertension artérielle, de convulsions, d’accidents ischémiques (myocardiques et cérébraux). Elle est contre-indiquée en cas d’hypertension artérielle.