Pour pallier l'arrêt de commercialisation du Remedi (société Bio-rad), automate de CLHP avec détection UV, nous avons développé une méthode GC-MS permettant de détecter et d'apprécier le surdosage des molécules fréquemment rencontrées dans les intoxications médicamenteuses. Deux cent quatre-vingt-dix-sept échantillons sanguins ont été analysés par les deux méthodes et ont permis d'évaluer et de comparer leurs performances. Pour l'identification on observe dans 24,2 % des dossiers que la méthode GCMS mise en oeuvre ne retrouve pas toutes les molécules détectées par le Remedi, on note un manque de sensibilité pour les opiacés et l'absence systématique de certaines molécules dont les bêtabloquants. Dans les 75,8 % autres dossiers la GC-MS détecte toutes les molécules trouvées par le Remedi, et souvent des molécules additionnelles (paracétamol, méprobamate, benzodiazépines, phénobarbital). Les concentrations des molécules identifiées sont interprétées en terme de surdosage (absent, moyen ou fort) ; on obtient par les deux techniques 15,7 % de résultats discordants et 84,3 % de résultats concordants. La technique GC-MS décrite est robuste, rapide, simple à utiliser. L'identification est facilitée par des macrocommandes, l'estimation quantitative reste manuelle. Malgré une séquence de nettoyage de la colonne après chaque échantillon, des contaminations d'un échantillon sur le suivant restent possibles. Cette technique peut aisément être mise en oeuvre en urgence pour réaliser un screening toxicologique. Elle sera complétée par une technique de CLHP avec détection UV si les molécules type bêtabloquants sont suspectées.