Le but de l'étude était d'évaluer l'efficacité des inhibiteurs calciques en l'occurrence la nifédipine dans le traitement de la menace d'accouchement prématuré (MAP) dans notre contexte de travail, compte tenu de son coût par rapport aux bêtamimétiques classiquement utilisés à cet effet. L'étude était prospective, de type descriptif, d'une durée de six mois, au service de gynécologie-obstétrique de l'Hôpital National Ignace Deen du CHU de Conakry. Les gestantes dont le terme de grossesse était compris entre 28 et 33 semaines d'aménorrhée (SA) plus six jours, hospitalisées pour MAP ou pour un autre diagnostic mais ayant eu une MAP au cours de leur séjour hospitalier, et n'ayant aucune contre indication à la tocolyse par la nifédipine ont été retenues. 42 cas de MAP ont été inclus. Après utilisation de la nifédipine, dans 86,8 % des cas la grossesse a été prolongée au-delà de 48 heures après la première prise, alors qu'on a observé 5 cas d'échec dont un a conduit à un changement de tocolytique et 4 à un accouchement en moins de 48 heures après le début du traitement. Dans 68 % des cas 90 mg de nifédipine ont suffi pour arrêter les contractions utérines dans les 48 heures. Dans 39,5% des cas aucun effet secondaire n'a été observé, dans les autres cas les effets secondaires concernaient les vertiges (39,5%) et céphalées (18,4 %). Le terme moyen d'accouchement a été de 36 SA + 5 jours avec un gain en moyenne de 6,2 semaines de grossesse. 30,5 % des nouveau-nés avaient un score d'Apgar abaissé à la naissance et 69,5 % un score normal. Un seul cas de décès néonatal (2,8 %) a été enregistré. La nifédipine peut être utilisée comme tocolytique dans les pays à ressources limitées compte tenu de son efficacité, de son coût et des effets secondaires presque négligeables qu'elle peut entraîner. Les efforts doivent être entrepris pour la promotion de son utilisation dans la pratique obstétricale de notre pays.