La néphrite interstitielle caryomégalique (NIC) est une néphropathie tubulo-interstitielle chronique (NTIC) très rare (28 cas rapportés dont 17 familiaux) et lentement progressive décrite pour la première fois par Mihatsch et al. en 1979. Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 50 ans présentant une insuffisance rénale chronique (créatininémie à 23 mg/l) et une protéinurie (< 1 g/l), sans hématurie associée. La biopsie rénale montrait d’importantes lésions fibreuses tubulo-interstitielles associées à de volumineux noyaux irréguliers et hyperchromatiques dans de nombreuses cellules épithéliales tubulaires et parfois endothéliales, sans inclusion virale visible. Cette caryomégalie prédominait au niveau des tubes proximaux. La NIC est définie par l’existence d’une caryomégalie des cellules épithéliales tubulaires, vraisemblablement en rapport avec un phénomène d’endomitose. L’insuffisance rénale survient classiquement au cours de la troisième décennie et s’accompagne d’épisodes infectieux récurrents, en particulier de l’appareil respiratoire supérieur. Son étiologie demeure mystérieuse. La responsabilité d’un facteur exogène, en particulier l’ochratoxine A, une mycotoxine néphrotoxique, a été évoquée. Son caractère souvent familial et la fréquence anormalement élevée des haplotypes HLA A9 et B35 font également suspecter une participation génétique.