IntroductionLa carence martiale est classiquement responsable d’une anémie microcytaire, parfois accompagnée d’une thrombocytose. L’association à une thrombopénie est en revanche beaucoup plus rare.ObservationUne patiente de 17 ans était hospitalisée pour asthénie et dyspnée d’effort, avec une carence martiale profonde, secondaire à des ménorragies depuis deux ans et une thrombopénie. L’examen clinique était sans particularité, notamment la patiente ne présentait pas de splénomégalie, ni d’adénopathie. L’hémogramme mettait en évidence une anémie microcytaire (4,4 g/dL ; volume globulaire moyen [VGM] : 49 fL) et une thrombopénie (33 G/L). La ferritinémie était inférieure à 3 μg/L. Le myélogramme mettait en évidence une augmentation de la lignée mégacaryocytaire, compatible avec un purpura thrombopénique auto-immun (PTAI). La thrombopénie se corrigeait cependant en 48 heures par la seule supplémentation en fer.ConclusionNous avons retrouvé dans la littérature 39 autres observations de thrombopénie par carence martiale dont 24 suffisamment détaillées pour être analysées. La carence martiale et l’anémie sont, dans ces cas, toujours très profondes. Il convient donc de toujours commencer par une supplémentation en fer devant une « thrombopénie carentielle », afin d’éviter des examens invasifs inutiles et traitement inadapté. L’effet thérapeutique est alors spectaculaire en quelques jours sur la numération des plaquettes.