Syndrome de Stevens-Johnson et nécrolyse épidermique toxique en milieu hospitalier à Lomé (Togo): étude rétrospective de 89 cas.
Auteurs : Saka B1, Kombaté K, Mouhari-Toure A, Akakpo S, Tchangaï-Walla K, Pitché P• Objectifs. Documenter les aspects épidémiologiques, évolutifs et étiologiques des cas de syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) et de nécrolyse épidermique toxique (NET) observés en milieu hospitalier à Lomé (Togo). Méthode. Il s'agissait d'une étude rétrospective portant sur les cas de SSJ/NET enregistrés au Centre Hospitalier Universitaire de Lomé de janvier 2002 à avril 2009. Résultats. Nous avons recensé 89 cas de SSJ/NET (76 cas de SSJ, 9 cas de NET et 4 cas de la forme de transition). L'âge moyen de nos patients était de 30,3 ± 13,4 ans et le sex-ratio (H/F) de 0,7. La sérologie VIH était positive chez 41 (54,6%) des 75 patients chez qui elle avait été réalisée. Il s'agissait de 36 cas de SSJ, 3 cas de NET et 2 cas de la forme de transition. Nous avons noté 9 décès (4 SSJ, 4 NET et un cas de la forme de transition) dont 6 étaient infectés par le VIH. Les séquelles étaient la cécité (3 cas), le syndrome sec modéré (1 cas), les synéchies vaginales (2 cas), les synéchies des commissures labiales (1 cas) et un cas de cicatrices hypertrophiques. Les principaux médicaments en cause étaient: les sulfamides anti-infectieux (50,6%) suivis de la névirapine (23,6 %), des anti-inflammatoires non stéroïdiens (5,6 %) et des antiépileptiques (3,4 %). Discussion. Nos résultats documentent la fréquence de la névirapine parmi les nouveaux médicaments inducteurs de ces affections en Afrique en dehors des sulfamides anti-infectieux. En effet, avec l'accès aux antirétroviraux dans les pays en Afrique subsaharienne, les praticiens doivent prendre en compte ces données dans le suivi des malades.