Le chimérisme après greffe de cellules souches hématopoïétiques renseigne sur la qualité de la prise de greffe et permet d’anticiper un traitement adapté pour le patient. Le but de cette étude est de déterminer le statut de la prise de greffe et de détecter rapidement la rechute chez des patients atteints de leucémies aiguës myéloïdes ayant bénéficié d’une allogreffe. Le chimérisme est déterminé par quantification en temps réel sur des cellules spécifiques. Dans le groupe de patients (n = 65), le chimérisme a été étudié sur les cellules totales du sang, de la moelle osseuse, les populations lymphocytaires CD3+, myéloïdes CD33+ (sang) CD34+ (moelle). Après transplantation, 25 patients ont rechuté (38 %), trois de façon massive détectée dans le sang ou la moelle, 22 de façon plus insidieuse et selon deux schémas différents (GRI et GRII). Dans le GRI (n = 13) : la détermination du chimérisme sur les cellules myéloïdes CD33+ et CD34+ a permis une détection précoce de la rechute non perceptible dans les cellules totales dans 100 % des cas. Dans le GRII (n = 9) : nous avons démontré que cibler les populations myéloïdes lorsque les cellules totales et la population CD3+ expriment un chimérisme mixte permet d’identifier la rechute dans 89 % des cas. La détermination du chimérisme sur la population cellulaire myéloïde par quantification en temps réel est une analyse biologique importante, elle permet d’intervenir efficacement avant l’apparition des signes cliniques chez les patients transplantés atteints de leucémie aiguë myéloïde et améliore leur suivi.