La pathogénicité de l’herpèsvirus humain 6 (HHV-6) suscite encore bien des questions. Les infections aiguës à HHV-6 correspondent à des primo-infections, des réactivations ou des réinfections exogènes. Elles ont une expression clinique variable mais sont potentiellement graves, en particulier chez les sujets immunodéprimés. Une atteinte sévère emblématique est l’encéphalite limbique observée chez l’adulte au décours d’une greffe de cellules hématopoïétiques. Le diagnostic d’une infection aiguë repose actuellement sur la mesure de la charge virale sanguine par PCR quantitative. La reconnaissance de la responsabilité du virus dans les symptômes cliniques observés impose des investigations complémentaires telles que la recherche de l’ADN viral dans le liquide céphalorachidien devant un tableau d’encéphalite. L’intégration chromosomique de l’ADN viral est un phénomène peu fréquent parmi les personnes infectées mais peut perturber l’interprétation des résultats virologiques. Les indications d’un traitement par le ganciclovir, le foscarnet ou le cidofovir ne sont pas encore clairement définies mais, dans l’état actuel des connaissances, concernent seulement les infections aiguës symptomatiques sévères. Les thérapeutiques préventives ou anticipées n’ont pas encore de justification démontrée. L’efficacité de ce traitement doit faire l’objet d’un suivi clinique et virologique, fondé là aussi sur la PCR quantitative. Des études contrôlées visant à évaluer le rapport coût-efficacité du suivi et du traitement des infections à HHV-6 dans diverses situations cliniques doivent être entreprises sans tarder.