Dans ce travail sont exposées les approches diagnostiques et thérapeutiques des neuropathies des petites fibres (NPF) et une analyse de son association au syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) primaire. Une NPF doit être évoquée devant des douleurs neuropathiques (brûlures, picotements, paresthésies), une allodynie et des troubles neurovégétatifs, surtout quand l’examen neurologique et l’électroneuromyogramme standard sont normaux. Le diagnostic est confirmé par la présence d’une diminution de la densité intra-épithéliale en fibres nerveuses dans une biopsie cutanée ou d’une altération de tests neurophysiologiques non conventionnels explorant les fibres de petit calibre (potentiels évoqués par stimulation au laser, réflexe cutané sympathique, évaluation quantifiée de la sensibilité cutanée et tests des fonctions autonomes). L’association entre la NPF et le SGS a été peu évaluée. Le SGS pourrait représenter 9 à 30 % des causes de NPF. Inversement, la NPF est présente chez 3 à 9 % des SGS primaires et représente 25 à 35 % des neuropathies associées au SGS primaire. Le traitement des NPF repose sur l’utilisation de neuropsychotropes à effet antalgique et d’antalgiques usuels. Les traitements corticoïdes et immunosuppresseurs sont habituellement inefficaces et l’intérêt des immunoglobulines polyvalentes ne tient qu’à quelques cas rapportés. La NPF est une entité nosologique à ne pas méconnaître au sein des neuropathies associées au SGS. Nos efforts doivent tendre vers un diagnostic plus précoce, une étude plus approfondie des mécanismes pathologiques sous-jacents et l’évaluation de nouvelles thérapeutiques de fond évaluées au cours du SGS.