De nouvelles données ont récemment conduit à modifier la prise en charge des enfants ayant une allergie aux protéines du lait de vache (APLV). Le diagnostic d’APLV doit être affirmé par l’épreuve d’éviction et de réintroduction, test diagnostique de référence, sans lequel le régime d’exclusion est injustifié, voire délétère. Dès le diagnostic affirmé, le régime d’exclusion strict s’impose, au moins jusqu’à l’âge de 9–12 mois. Si l’enfant n’est pas allaité ou que la mère ne peut plus ou ne souhaite plus allaiter, le premier choix est une préparation à base d’hydrolysat extensif (eHF) de protéines du lait de vache (PLV), sous réserve que son efficacité ait été démontrée. En cas d’échec de l’eHF, une préparation d’acides aminés est justifiée. Les eHF de protéines de riz constituent une alternative aux eHF d’origine animale. Les préparations pour nourrissons à base de protéines de soja ne peuvent être utilisées qu’après l’âge de 6 mois, après vérification de la bonne tolérance clinique au soja. L’APLV guérit habituellement au cours des 2 à 3 premières années de vie. L’âge de la guérison varie selon les enfants et le type d’APLV, IgE-médiée ou non, la première étant plus durable. Lorsque l’enfant grandit, le test de provocation orale, réalisé à l’hôpital, permet d’évaluer l’apparition de la tolérance et, si possible, de proposer la poursuite de la réintroduction à domicile. Certains enfants allergiques ne supporteront qu’une quantité quotidienne limitée de PLV. Les propositions thérapeutiques actuelles ont pour but d’accélérer l’acquisition de la tolérance, qui semble facilitée par l’exposition régulière aux PLV.