La maladie de Whipple, de fréquence longtemps sous-estimée faute de moyens diagnostiques, est une cause non exceptionnelle d’endocardite à hémocultures négatives, et doit être systématiquement recherchée dans ce contexte. En effet, son évolution spontanée est toujours défavorable, et elle relève d’un traitement spécifique, Tropheryma whipplein’étant pas sensible à l’antibiothérapie probabiliste recommandée dans les endocardites à hémocultures négatives. Bien qu’elle soit en général associée aux atteintes systémiques typiques de la maladie de Whipple, l’atteinte endocarditique est parfois la seule manifestation de la maladie, ce qui complique encore le diagnostic. Nous rapportons le cas d’un patient de 66 ans, porteur d’une maladie de Barlow, qui bénéficie d’un remplacement valvulaire devant une majoration de son insuffisance mitrale, devenue symptomatique suite à une rupture de cordage. Le diagnostic d’endocardite aiguë, évoqué devant la constatation peropératoire de végétations sur la valve mitrale, est confirmé par l’anatomopathologie. L’enquête microbiologique reste initialement peu contributive. Les techniques d’amplification de l’ARN 16S sur un fragment de valve permettent finalement l’identification deT. whipplei, dont la responsabilité est confirmée par la relecture des coupes de valve mitrale après coloration par l’acide périodique de Schiff. L’évolution est ensuite favorable sous doxycycline et hydroxychloroquine.