IntroductionLes inhibiteurs de tyrosine kinase, utilisés notamment dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique (LMC), sont associés à différents effets secondaires cutanés dont les plus fréquemment rapportés sont les exanthèmes maculopapuleux et les œdèmes périorbitaires. Des panniculites ont été exceptionnellement décrites chez des patients traités par imatinib mésilate ou dasatinib pour une LMC. Nous rapportons l’observation d’une patiente ayant présenté, en huit ans, trois épisodes de panniculite neutrophilique, alors qu’elle était traitée par inhibiteurs de tyrosine kinase pour une LMC.ObservationUne femme de 81 ans traitée pour une LMC présentait deux épisodes de nouures inflammatoires des membres inférieurs après l’instauration d’un traitement par imatinib mésilate, puis un troisième épisode après remplacement de l’imatinib mésilate par le dasatinib. Au cours des épisodes successifs, les biopsies cutanées retrouvaient une panniculite lobulaire neutrophilique, sans signe histologique de vascularite. Les différentes explorations microbiologiques ne mettaient en évidence aucun agent infectieux pathogène. Les symptômes s’amendaient progressivement sans interruption du traitement par inhibiteurs de tyrosine kinase.DiscussionLes observations de panniculites neutrophiliques survenues sous inhibiteurs de tyrosine kinase sont rares et ne sont décrites que chez des patients traités pour une LMC. Nous discutons l’imputabilité de l’imatinib mésilate et du dasatinib dans le déclenchement de ces poussées, ainsi que les diagnostics différentiels de cette panniculite neutrophilique, qui pourrait être assimilée à un syndrome de Sweet sous-cutané.