IntroductionLes carcinomes métaplasiques du sein sont rares et forment un groupe hétérogène de tumeurs, définies par la présence d’une différenciation épidermoïde ou sarcomatoïde.Patientes et méthodesÀ partir d’une série de 23 cas, nous en étudions les principaux éléments histopronostiques, le statut hormonal (RO, RP) et HER2, l’expression de CK5/6, CK14, p63, EGFR, β-caténine, MUC1 et E-cadhérine, l’expression de ces sept derniers antigènes étant également étudiée au niveau des métastases ganglionnaires.RésultatsLes métaplasies observées sont à cellules fusiformes (35 %), épidermoïdes (26 %), hétérologues ostéo- ou chondrosarcomatoïdes (13 %), ou mixtes (26 %). Des emboles vasculaires sont présents dans 30 % des lésions, des infiltrations périnerveuses dans 4 %, des métastases ganglionnaires dans 33 %. Les marquages constatés pour chaque antigène sont : RO+ : 4 % ; RP+ : 8 % ; HER2+ : 0 % ; p63+ : 74 % ; CK14+ : 83 % ; CK5/6+ : 74 % ; EGFR+ : 100 % ; E-cadhérine+ : 70 % ; β-caténine : expression aberrante (cytoplasmique ou membranaire faible supérieure à 5 % des cellules) : 74 %, négative : 13 % ; MUC1 : expression aberrante (cytoplasmique ou membranaire complète supérieure à 5 %) : 35 %, membranaire partiel pur : 22 %, négative : 43 %. Dans 43 % des cas on constate une augmentation de la proportion d’expression aberrante de MUC1 dans les métastases ganglionnaires par rapport à la tumeur primitive.ConclusionLes carcinomes métaplasiques sont des tumeurs agressives, généralement de phénotype « triple-négatif » et basal. Les expressions de MUC1 et de la β-caténine sont souvent absentes ou perturbées, ce qui pourrait jouer un rôle dans la dissémination métastatique.