Le mycosis fongoïde (MF) est caractérisé par la multiplicité de ses variantes cliniques et histologiques dont seulement certaines sont reconnues dans les classifications en vigueur de l’OMS et de l’EORTC. Habituellement, l’infiltrat tumoral est superficiel, périvasculaire et en bande sous-épidermique, et épidermotrope. Nous rapportons deux cas de MF particuliers par leur présentation histologique, sous la forme d’un infiltrat interstitiel. Cette forme histologique a fait l’objet de peu de publications dans la littérature. Le premier malade, âgé de 71 ans, avait un MF connu, avec une histologie typique, dont l’évolution sous dermocorticoïdes s’est faite vers l’apparition de nodules qui correspondaient histologiquement à un MF interstitiel, non transformé. Le second malade, une femme de 64 ans, avait des plaques et des nodules. L’histologie montrait un infiltrat lymphocytaire interstitiel dense, occupant tout le derme, associé à des petits foyers d’épidermotropisme, sans transformation cytologique. D’autres lésions, récidivantes après polychimiothérapie, montraient un infiltrat dermique de faible densité, suggérant un lupus ou un granulome annulaire. Dans les deux cas, l’aspect clinique était évocateur de MF et il existait un clone T dans la peau, y compris sur les lésions d’allure inflammatoire du second malade. L’évolution tumorale du MF ne signifie donc pas forcément qu’il existe une progression en lymphome de haut grade. Il peut s’agir de MF interstitiel, dont le diagnostic histologique peut être difficile et nécessite une bonne confrontation anatomoclinique, la recherche de foyers d’épidermotropisme sur la biopsie, et la démonstration d’un clone T.