Les radiations thérapeutiques peuvent altérer les composants électriques, tels que microprocesseur ou mémoire, d’un dispositif cardiaque implanté (stimulateur [pacemaker] ou défibrillateur automatique). Selon des effets cumulés, la dose totale et le débit de dose, les performances techniques du dispositif implantable peuvent être dégradées définitivement. L’incidence annuelle des cancers est de 300 000 en France, avec présence d’un stimulateur cardiaque pour un patient sur 400. Ces proportions augmentent avec le vieillissement de la population, le radiothérapeute est confronté plus fréquemment à la présence d’un dispositif médical implanté actif. Le pronostic carcinologique doit être confronté au pronostic cardiologique en concertation entre oncologue et cardiologue. Les évolutions technologiques et la sophistication des stimulateurs cardiaques depuis 1970 (circuits semiconducteurs en oxyde de métal récents et plus radiosensibles) ainsi que l’évolution des techniques d’irradiation (photons de haute énergie, techniques complexes, stéréotaxie, hadronthérapie et leurs spécificités balistiques et/ou radiobiologiques et physiques) rendent nécessaire une réévaluation des pratiques et des interactions entre irradiation et stimulateur cardiaque. Le matériel de radiothérapie, les champs de traitement, la direction et le niveau énergétique du rayonnement principal doivent être optimisés. Une estimation de la dose absorbée que le dispositif va recevoir peut être calculée. Cette mise au point présente les types de dysfonctionnement et leur gravité, la notion de dose cumulée seuil (2 à 5 Gy ; variable d’une marque à l’autre), la nécessité de déplacement du boîtier en fonction de l’estimation de la dose à recevoir, l’usage d’une protection plombée entre le stimulateur et les éléments perturbateurs.