Du fait de leurs propriétés antioxydantes, liées à leur structure polyphénolique, les flavonoïdes ingérés avec nos aliments sont réputés protéger l’organisme contre les effets délétères des apports environnementaux oxydants. Des études épidémiologiques prospectives sur cohortes ont montré que la consommation de certains aliments ou boissons (vin rouge, certains jus de raisin, fruits rouges, thé, cacao) riches en flavonoïdes (particulièrement flavanols et anthocyanines), est inversement corrélée à la mortalité par accidents vasculaires cérébraux et coronariens et à la prévalence de maladies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Les résultats de plusieurs essais cliniques contrôlés randomisés, mais à court terme, confortent l’hypothèse d’un lien de cause à effet entre la protection observée et l’apport alimentaire en flavonoïdes. Toutefois, la composition des aliments ou boissons ingérés est complexe et mal définie, particulièrement la teneur en différents flavonoïdes. En outre, la biodisponibilité et le sort dans l’organisme de ces composés sont encore très mal connus. L’effet le mieux documenté est la protection ou la restauration du fonctionnement de l’endothélium vasculaire, impliquant principalement le monoxyde d’azote (*NO). Il n’est pas établi que les flavonoïdes ingérés exercent directement des effets antioxydants in vivo. En revanche, au niveau cellulaire, certains flavonoïdes peuvent agir sur la transmission des signaux par les protéines kinases, induisant l’expression de gènes antioxydants et anti-inflammatoires et, vice-versa, l’inhibition de gènes oxydants et inflammatoires. Les informations disponibles à ce jour et l’importance des enjeux pour la santé justifient que de gros efforts de recherche soient consentis dans ce domaine.