Buts de l’étudeÉtudier les profils épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et pronostiques de l’infarctus de myocarde (IDM) chez les insuffisants rénaux chroniques. Montrer l’impact de l’insuffisance rénale chronique (IRC) à court, moyen et long termes. Déterminer les facteurs prédictifs d’événements cardiovasculaires et cérébraux majeurs (MACCE) hospitaliers et à moyen terme chez les insuffisants rénaux chroniques.Patients et méthodesÉtude rétrospective incluant 231 patients hospitalisés entre janvier 2005 et décembre 2006 pour IDM avec sus-décalage persistant de ST. Notre population a été répartie en deux groupes : groupe 1 : débit de filtration glomérulaire (DFG) supérieur ou égal à 60 ml/min : 112 patients ; groupe 2 : DFG inférieur à 60 ml/min : 119 patients.RésultatsLes insuffisants rénaux avaient plus d’antécédents d’accidents vasculaires cérébraux et d’hypertension artérielle. Le recours aux thérapies médicamenteuses et de reperfusion urgente était moindre dans le groupe 2. En multivariée, l’IRC était un facteur prédictif de survenue de MACCE hospitaliers (p = 0,016), à six mois (p = 0,003), à un an (p = 0,004) et à deux ans (p = 0,015). Les facteurs prédictifs de MACCE hospitaliers chez les insuffisants rénaux étaient : le recours au tonicardiaques (p = 0,001) et l’angioplastie (ATL) primaire (p = 0,043). À un an après l’IDM, seul le pontage aortocoronaire était prédictif de MACCE (p = 0,03).ConclusionUn lien significatif a pu être démontré entre l’IRC et la survenue de MACCE après IDM. Nos résultats confirment la nécessité de la prise en compte de la fonction rénale lors de la prise en charge et l’évaluation du risque de l’IDM.