HTLV-1 et don de lait maternel.
Auteurs : Rigourd V1, Meyer V, Kieffer F, Aubry S, Magny JFEn France, le dépistage de l'HTLV-1 et de l'HTLV-2 (human T cell leukemia/lymphoma virus type 1 et 2) lors du don de lait de femme a été mis en œuvre dès 1992 avec l'application de la circulaire DGS du 24 novembre 1992. La recherche des anticorps (Ac) dirigés contre ces virus est réglementée et systématique lors de chaque don de lait. Le lait de femme étant le principal mode de transmission de l'HTLV-1, le dernier arrêté ministériel du 25 août 2010 a rendu le test de dépistage obligatoire pour le don anonyme comme pour le don personnalisé (d'une mère pour son propre enfant) et cela quelle que soit la population de femmes concernées. Le lait délivré par les lactariums est pasteurisé (à 62,5 °C durant 30 minutes) avant d'être recongelé à ―18 °C, ce qui permet une inactivation des pathogènes. Ce double moyen de prévention de la transmission de l'HTLV-1 peut paraître paradoxalement démesuré à côté de l'absence de mesure préventive vis-à-vis de l'allaitement maternel direct et de l'utilisation de lait de mère cru. En effet, l'administration de lait cru dans les services de néonatalogie où les premières mises au sein en maternité se font dans la majeure partie des cas sans contrôle préalable systématique des sérologies HTLV-1 de la mère. Une sensibilisation de la communauté des obstétriciens, des sages-femmes et des néonatalogistes par l'Association des lactariums de France (ADLF) et la Société de pathologie exotique pourrait faire évoluer la question du dépistage de l'HTLV-1 pour le don de lait et l'allaitement maternel.