Points essentielsEn raison d’une couverture vaccinale insuffisante, la France est touchée depuis 2008 par une épidémie de rougeoleavec une augmentation du nombre de cas déclarés chaque mois, en particulier chez les nourrissons de moins d’un an et les jeunes adultes.Lorsqu’elle survient en cours de grossesse, la rougeole expose la femme enceinte à des complications pour elle-même et son enfant.En particulier, le risque de pneumopathie avec syndrome de détresse respiratoire aiguë peut menacer le pronostic vital.Le virus de la rougeole peut être détecté dans le placenta.Il n’est pas responsable de malformations fœtales, mais peut entraîner un dysfonctionnement placentaire pouvant expliquer la survenue dans certains cas d’une mort fœtalein utero.Le risque majeur est celui de fausse couche ou d’accouchement prématuré.Il existe de plus, en cas de rougeole en fin de grossesse, un risque de rougeole congénitale de gravité variable, allant de simples éruptions, à des pneumopathies et des formes rapidement mortelles. De plus, les rougeoles congénitales et néonatales sont associées à un risque augmenté de panencéphalite subaiguë sclérosante.En cas de contage avec un cas de rougeole, les immunoglobulines polyvalentes intraveineuses sont recommandéeschez la femme enceinte ou chez un nouveau-né de mère ayant une rougeole en fin de grossesse. Administrées dans les six jours qui suivent le contage, elles permettent de réduire le risque de rougeole et celui de complications sévères.En cas de rougeole avérée, le traitement est symptomatique.En l’absence de contre-indications, une tocolyse peut être utiliséesi une menace d’accouchement prématurée est associée.La surveillance fœtale repose sur un enregistrement cardio-tocographique quotidien à partir du seuil de viabilité et pendant les 14 jours qui suivent le début de l’éruption.La déclaration de la rougeole auprès de l’Institut de veille sanitaire est obligatoire.Toutes les personnes nées après 1980 doivent avoir reçu deux doses du vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole. Le vaccin est un vaccin vivant atténué qui est contre-indiqué chez la femme enceinte. Le vaccin peut être proposé en période préconceptionnelle ou dans le post-partum.