La radiothérapie des cancers de localisation thoracique expose le cœur aux complications tardives des radiations ionisantes. Les conséquences physiopathologiques et cliniques ont été le mieux étudiées après traitement de la maladie de Hodgkin et des cancers du sein. La principale cause de morbidité cardiaque est la coronaropathie postradique, avec un risque relatif évalué entre 2 et 3 dans les anciennes études. Les facteurs de risque cardiovasculaires liés au patient, et en particulier la chimiothérapie, doivent être maîtrisés, car ils potentialisent la cardiotoxicité de la radiothérapie. En adaptant la balistique et les énergies de traitement aux volumes délinéés et en évaluant les histogrammes dose–volume aux organes à risque, la radiothérapie conformationnelle a permis une réduction drastique de la mortalité cardiaque. La toxicité ne semble plus significative quand le volume cardiaque reçoit moins de 30 Gy. Néanmoins, l’allongement de la survie des patients et l’emploi de nouveaux médicaments anticancéreux cardiotoxiques justifient de continuer à réduire la dose délivrée au cœur. En effet, 1 Gy ajouté à la dose moyenne reçue par le cœur augmenterait le risque cardiotoxique de 4 % (intervalle de confiance [IC] 95 % : 2–6 %,p = 0,0002). Une collaboration renforcée entre oncologue et cardiologue a pour but de dépister et de prendre en charge les séquelles à long terme de la radiothérapie thoracique.