IntroductionLes anti-vitamines K (AVK) sont très largement utilisées dans le traitement des maladies thromboemboliques. Nous rapportons cinq cas d’ulcères de jambe nécrotiques d’évolution particulièrement sévère pour lesquels seul l’arrêt d’un traitement par AVK a permis la cicatrisation des lésions.ObservationsCinq malades présentaient des ulcères de jambe nécrotiques évocateurs cliniquement d’angiodermite nécrotique ou de vasculite, sans maladie dysimmunitaire associée, qui n’ont cicatrisé qu’après arrêt de l’AVK (fluindione ou acénocoumarol). L’aspect histologique était variable, associant des lésions inflammatoires inconstantes (vasculite leucocytoclasique) et des microthrombus. Les maladies vasculaires associées comprenaient insuffisance veineuse superficielle, artériopathie distale ou maladie postphlébitique. Dans trois cas, il existait des facteurs prothrombotiques : hyperhomocystéinémie ou facteur V Leiden dans sa forme hétérozygote.DiscussionCet effet indésirable potentiel des AVK, dont l’imputabilité repose dans les cinq cas uniquement sur des critères chronologiques, mérite d’être rapporté en raison de ses conséquences thérapeutiques pratiques. Les mécanismes physiopathologiques expliquant le rôle des AVK sont hypothétiques et non univoques, associant des phénomènes immuno-allergiques et surtout un processus thrombotique microcirculatoire.