IntroductionLa panniculite lipoatrophiante est une affection rare touchant particulièrement les enfants. Nous en rapportons un cas, remarquable par ses lésions déformantes profuses survenant chez une adulte et par l’apparente efficacité thérapeutique de l’hydroxychloroquine. La position nosographique de cette entité au sein du groupe des panniculites est discutée.ObservationUne femme de 62 ans présentait, dans un contexte d’asthénie et de fièvre, des poussées de nodules hypodermiques inflammatoires de grande taille évoluant vers des plaques à bordure annulaire rouge et infiltrée entourant de larges plages d’atrophie sous-cutanée. Les lésions étaient symétriques et prédominaient au niveau des membres. L’aspect histologique était celui d’une panniculite lipophagique granulomateuse comportant un infiltrat riche en histiocytes avec présence de cellules de Touton, de lymphocytes et de quelques polynucléaires sans atteinte vasculaire. Un traitement par hydroxychloroquine permettait de contrôler les signes inflammatoires locaux en quelques semaines.DiscussionLe tableau anatomoclinique remarquable de cette patiente est similaire à celui d’autres observations décrites sous le nom de panniculite lipoatrophiante, surtout chez l’enfant, mais également sous l’appellation de « panniculite des connectivites ». Leur ressemblance clinique, ainsi que l’efficacité de l’hydroxychloroquine chez notre patiente, incitent à rapprocher ces deux variétés de panniculites, toutes deux issues du démembrement des entités mal définies autrefois désignées par les éponymes de maladie de Weber-Christian et de syndrome de Rothman-Makai.ConclusionIl nous paraît utile de signaler cette observation afin que dermatologues et dermatopathologistes connaissent cette entité rare pour instituer un traitement précoce dans l’espoir d’en limiter les séquelles atrophiques.