ObjectifÉvaluer chez les patientes infertiles le bénéfice en termes de fertilité, du traitement cœlioscopique de l’endométriose.Patientes et méthodesNous avons analysé les données de la cohorte régionale d’Auvergne sur l’endométriose qui comprend l’ensemble des patientes endométriosiques opérées par cœlioscopie (étude de cohorte prospective). L’ensemble des patientes infertiles, âgées de 18 à 43 ans, opérées entre février 2004 et mars 2008, a été inclus (suivi minimum de 18 mois). Le critère de jugement principal était l’obtention d’une grossesse évolutive.RésultatsCent vingt-trois patientes ont été retenues. Le taux de grossesse était de 48 % (dont 58 % spontanées, délai moyen : 6 ± 4 mois). Soixante-trois patientes ont bénéficié d’une Assistance médicale à la procréation (AMP) (taux de grossesse : 39,7 %, délai moyen : 10 ± 4 mois). Quatre-vingt-un pour cent des grossesses spontanées ont été obtenues dans les 12 premiers mois postopératoires. La durée de l’infertilité préopératoire (28,0 ± 16,5 mois) et l’atteinte tubaire (14,7 %) étaient significativement moins importantes chez les patientes ayant obtenu une grossesse spontanée que dans le reste de la population (37,9 ± 22,2 mois,p = 0,0198 et 39,3 %,p = 0,0091 respectivement). Nous n’avons pas mis en évidence de différence en termes de fertilité entre les endométrioses stade I–II et III–IV.Discussion et conclusionDans cette première étude issue du registre endométriose concernant la fertilité, la chirurgie semble donc s’intégrer dans la prise en charge de ces patientes infertiles. Le délai d’obtention de la majorité des grossesses spontanées impose un recours à l’AMP dans les 6 à 12 mois et en postopératoire immédiat en cas d’atteinte tubaire ou d’infertilité ancienne.