IntroductionL’augmentation croissante de l’incidence des cancers en dialyse a été étudiée depuis les années 1970. Ainsi, les oncologues, les néphrologues et les pharmaciens sont de plus en plus confrontés à la problématique de l’utilisation des cytotoxiques chez les patients hémodialysés qui représentent un million de patients à travers le monde et environ 36 000 patients en France. Chez les patients hémodialysés, les questions sont de deux ordres. D’une part, les patients hémodialysés n’ont plus de fonction rénale fonctionnelle, exposant ainsi ces patients à un risque de surdosage et à des effets indésirables en cas de non-adaptation posologique. D’autre part, la possible dialysance des médicaments doit être prise en compte afin de planifier au mieux l’administration des médicaments par rapport aux séances de dialyse et d’éviter une épuration trop précoce des médicaments par la dialyse et donc une inefficacité.MéthodeCette revue de la littérature fait le point sur la pharmacocinétique, la tolérance et l’efficacité des traitements anticancéreux chez le patient hémodialysé en utilisant sur Pubmed les mots clés : rein, dialyse, hémodialyse, insuffisance rénale terminale ainsi que le nom de chaque médicament.RésultatsIl n’existe sur ce sujet que des cas isolés ou de courtes séries de cas dans la littérature. Une adaptation posologique en hémodialyse est nécessaire pour 57,1 % des médicaments et 64,3 % doivent être administrés après les séances de dialyse.ConclusionLes traitements anticancéreux sont faisables en dialyse. Un grand nombre de médicaments nécessitent une adaptation posologique et/ou une chronologie d’administration ajustée par rapport aux séances de dialyse tenant compte de leur dialysance. Des scores de fragilité, tels que ceux proposés en gériatrie, sont probablement nécessaires pour guider la décision thérapeutique.