IntroductionLes lésions vasculaires atypiques (LVA) post-radiques de la peau présentent un chevauchement clinique et histologique avec les angiosarcomes (AS) bien différenciés. Leur diagnostic peut être problématique.Patients et méthodesNous avons étudié les caractéristiques cliniques, histologiques et immuno-histochimiques (CD31, CD34, D2-40 et VEGFR-3) de huit LVA post-radiothérapie en comparaison avec trois AS post-radiothérapie.RésultatsToutes les patientes avaient reçu une radiothérapie pour un carcinome mammaire. En moyenne, les LVA étaient survenues 4,3 ans après l’exposition aux rayons et se présentaient sous la forme de papulo-nodules ou de plaques érythémateuses. L’évolution après l’exérèse était bénigne. En histologie, il s’agissait de lésions relativement circonscrites, avec des fentes vasculaires disséquant les fibres de collagène du derme dans tous les cas. En moyenne, les AS étaient survenus cinq ans après la radiothérapie et se présentaient sous la forme de lésions plus extensives avec une évolution plus agressive. Ils présentaient des similitudes histologiques avec les LVA, mais étaient mal limités, avec une infiltration en profondeur, des atypies cytologiques et des mitoses. Leur profil d’expression immuno-histochimique était similaire, mais l’expression du VEGFR-3 était plus marquée dans deux cas d’AS.ConclusionLes LVA post-radiques ont une évolution bénigne et présentent des caractéristiques cliniques, histologiques et immuno-histochimiques communes avec les AS bien différenciés. Le diagnostic requiert une bonne corrélation anatomo-clinique. L’anticorps anti-VEGFR-3 pourrait être utile pour le diagnostic différentiel en immuno-histochimie, ainsi que la recherche d’une amplification deMYCen biologie moléculaire.