Points essentielsL’effet de la sédation pour détresse en phase terminalesur la survie des patients est une question sensible, susceptible pour certains de limiter l’action du médecin au détriment du confort du patient.L’utilisation de la théorie du double effetest classiquement proposée pour dépasser ce conflit éthique.Les différentes études entreprises entre 1990 et 2009 échouent à mettre en évidence une anticipation du décès des patients bénéficiant d’une sédation pour détresse en phase terminale.Certains en concluent que la sédation n’a pas d’effet sur la survie des patients et déclarent la théorie du double effet inutile dans ce contexte.Il nous semble pour notre part quela prudencesoitde mise lors de l’interprétation des résultats des étudesprésentées et que l’absence de preuve d’un effet de la sédation sur la survie ne puisse être considérée comme une preuve de l’absence d’effet de la sédation sur la survie. De plus, nous pensons qu’il sera impossible dans le futur d’apporter une réponse définitive à cette question, les études nécessaires étant impossibles à réaliser pour des raisons éthiques.La prudence nous paraît d’autant plus nécessaire quela sédation est parfois détournée par certainsdans le but de provoquer le décès du patient. L’intention du praticien, point central de la théorie du double effet, revient alors au premier plan des discussions éthiques au sujet de la sédation pour détresse en phase terminale.Loin d’entraver l’action du médecin,l’utilisation de la théorie du double effet qui nous oblige à clarifier nos intentions, nous semble en mesure de marquer la différence entre la sédation pour détresse en phase terminale et l’euthanasie.